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Du côté de la Grèce...

11 avril 2014

« Je voyais ça comme un cauchemar, comme la pire des choses qui puisse m’arriver.” C’est ce que Kostas pensait de la vie à la campagne il y a encore quelques années. Cet enfant de la ville se voyait davantage en train de débattre du futur de la peinture moderne dans une galerie d’art plutôt qu’à la taverne du village à discuter du prix des engrais. Et pourtant, voilà près de deux ans maintenant qu’il a décidé, pour ses 45 ans, de tout changer. Son travail, son domicile – et, surtout, de quitter Athènes. “Dans le secteur de la publicité, où je travaillais, les budgets ont été divisés par trois. Aujourd’hui, je ne roule pas sur l’or, mais je vois les choses venir, tranquillement.” Depuis deux ans, Kostas est à la tête d’une petite exploitation agricole de plantes aromatiques à Fthiotida, dans le centre du pays. Pour cela, il a suivi une formation, il a appris à travailler la terre, à s’occuper des plantes et à surveiller les bulletins météo des journaux télévisés. Kostas n’est pas un cas isolé. Les emplois dans l’agriculture ont augmenté de 7 % en Grèce entre 2008 et 2009, selon un récent sondage réalisé en Europe par l’organisme Paseges pour le développement de la main-d’œuvre agricole. Cela signifie concrètement que 38 000 Grecs ont décidé d’une manière ou d’une autre de se consacrer à la production agricole et de changer de mode de vie. Des dizaines d’e-mails de ces “nouveaux agriculteurs” arrivent chaque jour dans les bureaux de cet organisme. Leurs questions sont souvent les mêmes : ils veulent apprendre comment on plante, sème, récolte… Et surtout quoi. Avec la crise économique qui s’installe durablement dans le pays, ces demandes se multiplient. Si l’on en croit les statistiques, cette décision n’est pas prise à la légère ; la tendance concerne surtout des personnes d’âge mur (dans la catégorie des 45-64 ans) et surtout dans l’ouest du pays et en Thessalie [nord-est de la Grèce]. Pour les analystes, c’est un cas d’école, la mobilité étant le propre des moins de 40 ans. Mais la plupart de ces nouveaux agriculteurs ne voient pas d’avenir dans leur carrière actuelle ; ils cherchent un complément de revenus ou veulent améliorer leur retraite… »

Tania Giorgopoulou I Kathimerini (Le Quotidien) Athènes