L'ADER... le groupe comme ressource

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« Revisiter, refonder l’idée coopérative parce que demain il faudra atteindre le nécessaire et ne pas se contenter du possible.

Mais au fait l’idée coopérative est-elle actuelle ou s’agit-il d’un avatar tout droit sorti des lumières, expérimenté sur le XXème siècle.

Entendons-nous bien, l’idée coopérative ne s’impose pas de première évidence.

Tant qu’il s’agissait d’aplatir de l’acier ou de monter des terrils l’organisation verticale du monde du travail a très bien convenu et Taylor a pu développer ses théories et les démontrer avec succès.

Il est temps de se rappeler que nous sommes passés à un siècle où la majorité de l’économie s’active à la production de services dans un monde globalisé et concurrentiel… Les forces requises le sont autour de l’intelligence et de la créativité en synergie. Or ces notions cohabitent difficilement avec des formes d’organisation verticales, incapables de les sécréter ou de les encourager…

Peut être allons-nous vivre tranquillement retranchés derrière les appellations conquises de haute lutte par nos pères et à l’abri desquelles nous pourrons prospérer… Il faudra sans cesse réinventer, se repositionner, et surtout créer, construire, acheter de la lisibilité sur nos produits, et ce, à l’échelle mondiale ! Qui va faire ça ? Les entreprises ? Mais tout le monde ne s’appelle pas Coca-Cola ! Les territoires ? Tout le monde fera donc ce qu’il lui est possible de faire… Or il faudra plus. Un plus atteignable par des formes vraiment nouvelles et imaginatives de coordinations à élaborer et concevoir…

Nous avons tous spontanément tendance à vouloir apprivoiser l’idéal, donc à bien nous entendre avec l’idée coopérative et ce qui lui est soutendu : une expression du talent de chacun, un champ des possibles élargi, une certaine idée du partage (travail, difficultés, gratifications). Beaucoup aurons une attirance pour le travail à plusieurs, la tendance à faire avec ses confrères ou partenaires…

Mais la nature humaine est complexe.

Sommes-nous prêts à fournir l’effort, à avoir la tolérance et l’ouverture à la collaboration  que ce projet nécessite ? Ou attendons-nous des fruits sans conscience de l’investissement nécessaire ! L’individu hésitera longtemps entre la subordination à l’autorité qu’il peut affronter franchement et les concessions nécessaires à une collégialité où le retour s’avère parfois cinglant !

La dimension coopérative ne peut être construite que par des hommes et des femmes ayant cultivé leur libre arbitre, continuant de cultiver leur liberté ; conscients des limites qu’ils ne peuvent franchir sans s’agréger, fondamentalement tournés vers les autres.

L’idée coopérative… avec la responsabilité et l’engagement pour fondements.

Pour toutes ces raisons nous avons besoin de penser que la dimension coopérative est un devenir à explorer et à construire parce que nous avons besoin, pour notre propre épanouissement et pour la construction des territoires, de structures où l’efficacité et la justice pourront s’exprimer…

En 2005, l’ADER a choisi l’option volontariste combinant efficacité et solidarité en se transformant en SCIC avec ses dispositifs solidaristes associés. Cette idée coopérative chemine avec quelques difficultés et de belles réussites, mais une chose semble incontestable : nous avons choisi de nous ancrer définitivement avec nos associés actionnaires et nos partenaires au pays de l’homme debout. »

François Actionnaire SCIC ADER