• 101 Couverture dossier

  • PA100

  • PA99

  • PA98

  • photo oser negocier
  • 96
  • 95
  • 94
  • 93
  • principe-actif_92
  • principe-actif_91
  • principe-actif_90
  • principe-actif_89
  • principe-actif_88
  • principe-actif_87
  • principe-actif_86
  • principe-actif_85
  • principe-actif_84
  • principe-actif_83
  • principe-actif_82
  • principe-actif_81
  • principe-actif_80

Face au mal sociétal , nous sommes tous des Myriam…

le .

Dans un monde économique et social qui pousse si naturellement à se durcir, refuser la facilité, se porter au devant, avoir le souci de l’autre, c’est s’accorder à soi, aussi, le bénéfice d’un doute positif…

"Myriam refuse de faire de l’abattage de patients, d’en recevoir un toutes les dix minutes. Elle ne voit pas comment elle pourrait travailler autrement. Elle ne peut pas envisager de consultation de moins d’une demi-heure, à moins de cas exceptionnels. Quelquefois elle dure davantage. Alors ça bouchonne dans la salle d’attente, mais les patients savent que, lorsqu’ils seront dans le cabinet, elle prendra le temps nécessaire.
Le lien qu’elle crée ainsi avec le malade est très important, elle en a conscience. Elle est convaincue que cette disponibilité, et la confiance réciproque qui en découle, est le garant d’une meilleure réponse thérapeutique, donc de moins de complications dans l’évolution de la maladie."

"Dans un monde qui valorise l’efficacité technique, la rentabilité, les loisirs, le chacun pour soi, il devient de plus en plus difficile de défendre les valeurs du soin, le don de soi, la disponibilité à celui qui souffre. Ceux qui tentent encore de les préserver souffrent du peu de reconnaissance de leur engagement. Ils sont soumis à une tension forte, une contradiction permanente entre les nouvelles normes de la société et leurs valeurs personnelles intimes. Ils s’épuisent."

Marie de Hennezel «Le souci de l’autre»(Extraits)


"Le plus difficile dans nos relations avec les autres êtres, c’est ce qui paraît peut-être le plus simple : c’est de reconnaître cette existence propre, qui les fait semblables à nous et pourtant différents de nous, cette présence en eux d’une individualité unique et irremplaçable, d’une initiative et d’une liberté, d’une vocation qui leur appartient et que nous devons les aider à réaliser, au lieu de nous en montrer jaloux, ou de l’infléchir pour la conformer à la nôtre."

Louis Lavelle «L’erreur de Narcisse»(Extrait)

Face au mal sociétal , nous sommes tous des Myriam…

Nous évoluons depuis trop longtemps dans un monde qui prône l’effcacité, la rentabilité à tout prix, le chacun pour soi, sous peine de mise à l’écart sociale, de rejet.
Comme le démontre Marie de Hennezel, dans ce monde tel qu’il ne va pas, les modèles de gestion qui s’imposent aux seules entreprises ont gagné insidieusement le domaine de la santé. Que ce secteur génère la même stigmatisation sociale est proprement insupportable car il a, jusque là, été identié comme le lieu par excellence de la prévenance. Un lieu de prévention, d’attention et de souci de l’autre.
Les très petites entreprises elles aussi vivent de bien d’autre chose que de technique, d’argent ou de calcul. Qu’elles soient en bonne ou en mauvaise santé, elles restent l’objet d’attention, de soin, de temps, de l’histoire de toute une famille. Nous le savons, nous consultants, car nous vivons et travaillons à leurs côtés depuis de longues années. Nous le savons par expérience. Comme le raconte Marie de Hennezel à propos de Myriam : le découragement induit un sentiment d’impuissance, qui est source de culpabilité. Cette dernière reflète une vulnérabilité plus ou moins révélée.
A l’hôpital cette révélation paralyse les soignants. En entreprise, en période de crise, cette révélation de leur propre vulnérabilité peut paralyser les chefs d’entreprises, autant que les consultants. C’est la fameuse culpabilité de «celui qui devrait pouvoir», «qui devrait savoir», «qui devrait faire». Mal pris en compte, ce sentiment génère bien des maux, dont les plus destructeurs sont sans doute le rejet de l’autre et l’isolement.
Le seul remède à ce mal sociétal semble être le collectif, l’action, ainsi que la volonté de s’accorder réciproquement encore plus de temps d’échange, de prise de conscience, de respect mutuel et de prévenance réciproque.