94Nous sommes fiers d’avoir confié la rédaction de ce numéro de Principe Actif à la classe de BTSA ACSE du Lycée Agricole de Montardon.
Nous remercions les étudiants et leurs professeurs pour leur contribution.

Deux mille vaches Place Clemenceau

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Dix agriculteurs ont décidé de construire, en ville, un bâtiment novateur réunissant 2000 vaches, une usine de transformation et une boutique.
Avec l’augmentation de la population, la ville s’agrandit grignotant les campagnes au détriment des agriculteurs qui voient leurs terres agricoles disparaître. Pour répondre à une très forte augmentation de la demande alimentaire nos dix anciens éleveurs ont décidé de créer un projet novateur, premier du genre : Fermenville.
A Pau, en centre ville, un bâtiment de deux étages sur une surface au sol de 20 000 m2 va voir le jour.
Le toit est réservé au stockage des fourrages et des aliments concentrés. Une unité de méthanisation s’y trouve également, elle est l’unique source d’énergie du bâtiment. Au deuxième étage, trente salariés gèrent deux troupeaux ; l’un de 1 000 prim’holstein, l’autre de 1 000 blondes d’Aquitaine.
Le premier étage est réservé à la transformation avec un abattoir et une laiterie gérés par cinquante salariés.
Les produits transformés sont vendus au rez-de-chaussée, dans un magasin réservé exclusivement à des produits de la ferme,
ouvert 7 jours sur 7, avec possibilité de commander en ligne et de venir récupérer les commandes au drive.

A ce bâtiment de centre ville ils ont adjoint huit autres magasins, plus petits, disséminés en ville et sur les communes avoisinantes. Des drones approvisionnent régulièrement ces magasins afin de proposer aux consommateurs des produits frais de qualité.

Avec deux cent emplois créés, un circuit court dynamique et des prix abordables pour l’ensemble des clients, c’est une nouvelle image de l’agriculture que ces entrepreneurs nous offrent.

Du temps pour se cultiver et « cultiver » ses amis

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Au temps de nos arrières grands-parents, la solidarité était un élément fort de l’agriculture.
C’était un état d’esprit, une manière de vivre, de faire son métier dans l’entente et le soutien de l’autre. Nos grands-parents, Jean, Jacques, Jeanne, Yvette s’entraidaient au moment des récoltes, et se retrouvaient régulièrement autour d’un repas.


Dans les années 2000, les agriculteurs découvraient les nouvelles technologies de communication : textos et réseaux sociaux.
La solidarité était toujours présente, mais la solidarité virtuelle prenait le pas sur le contact physique. Sur le plan professionnel de nouvelles formes d’associations s’étaient créées, comme des regroupements pour ouvrir des magasins de producteurs, des drives de produits locaux… Les agriculteurs échangeaient aussi sur des plates-formes dédiées.
Aujourd’hui, en 2035, les technologies ont tellement évolué qu’il ne reste plus àl’agriculteur qu’à surveiller de temps à autre que les robots fassent bien leur travail.
On me dit qu’autrefois un éleveur laitier peu équipé (salle de traite trop petite par rapport au troupeau, alimentation manuelle,..) pouvait passer 5 h 30 pour produire 1000 litres de lait ! Aujourd’hui, la mécanisation réduit ce temps à 45 minutes.
Le temps libéré est ainsi réinvesti dans les relations sociales. Hervé se rend à des réunions professionnelles pour découvrir de nouvelles technologies et renforcer le lien avec ses collègues agriculteurs.
Les CFPA (Coopératives de Formations des Pratiques Agricoles qui font suite aux CUMA) créées à l’initiative des agriculteurs leur permettent de s’informer ou de se former à la gestion d’un tracteur robot, à la réduction des coûts alimentaires d’un troupeau, à la production de nouvelles espèces. Quand ils ont un problème sur une machine ou une culture, avoir un collègue pour aider
permet de se dégager des charges inutiles et des contraintes. Cela recrée le lien physique d’autrefois.

Avec la CFPA du Nord Béarn, Hervé vient d’inaugurer le troisième supermarché de producteurs à Garlin, qui permet de rapprocher le consommateur qui a confiance dans les produits de qualité. A court terme il a le projet d’installer des éoliennes sur une des exploitations d’un adhérent de la coopérative.
A plus long terme, c’est la création d’un Facebook agricole qui le motive pour échanger et trouver de nouveaux coéquipiers pour de futures créations. La solidarité est une valeur fondatrice du monde rural.

Hier comme aujourd’hui elle permet aux hommes de se retrouver sur un projet commun et de s’entraider.
Vital, de continuer à la cultiver !

La terre « volée » aux paysans ! scénario radical

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Aujourd’hui, en 2035, les familles ne sont plus propriétaires de leurs terres. Ce sont les Collectivités Publiques qui possèdent l’ensemble du foncier agricole du pays.
Cette décision très surprenante a été prise par l’État qui est, depuis 10 ans, le seul propriétaire agricole.

La conjoncture politique, économique et financière depuis le début des années 2000, la baisse considérable du nombre d’actifs agricoles ainsi que la désertification du monde rural, l’endettement, les normes environnementales, l’assurance pour l’indispensable sécurité alimentaire sont les raisons fondamentales de cette révolution.
En s’appropriant l’ensemble du foncier agricole, l’Etat a été contraint d’en déléguer la gestion aux collectivités locales.
Les grands centres urbains sont approvisionnés grâce aux terres agricoles gérées par les Communautés de Communes. C’est ainsi que l’Etat a stoppé toutes les importations de produits agricoles ; il s’enrichit même en exportant.

En parallèle, la formation elle aussi a évolué. Pour devenir agriculteur le jeune achète à l’État un parcours de formation pour pouvoir suivre les études de la spécialité choisie. 3 niveaux sont possibles et chacun débouche sur un métier bien précis : la BAI permet d’être salarié agricole, la CAB autorise à être dirigeant agricole et la STB permet d’obtenir de l’État le droit d’être à la tête d’une entreprise de sous-traitance de différents travaux (récolte, semis, …). L’État fixe un maximum d’agriculteurs en terme d’effectifs. Pour devenir exploitant, il faut obtenir sa formation et se porter candidat pour le foncier dans une collectivité. Une commission composée d’élus, de professionnels et de consommateurs examine chaque candidature et attribue une exploitation libérée suite au départ d’un cédant.

L’agriculteur n’est pas propriétaire du foncier qui lui est attribué et il n’a pas à le payer.
C’est aujourd’hui une toute nouvelle façon de penser et d’agir !

Des jupettes… dans l’agriculture !

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Ce matin, j’ai retrouvé une ancienne photo de classe des années 90. Il y avait en tout et pour tout, une seule jeune fille présente pour 30 garçons en jeans et T-shirt. A côté, j’ai posé l’hologramme de notre promo de 2020 : 50% de filles me regardent dans leurs étoffes multicolores !


En 2035, c’est différent et étonnant, la féminisation des filières agricoles est devenue réalité.


Elles ne remplacent pas les hommes mais les complètent et apportent quelque chose de différent à l’agriculture. « Nature », « Terre » ou « Agriculture », ne sont-ils pas tous trois des mots féminins ?
Sur une exploitation, la finesse et la patience, la rigueur, l’instinct maternel des femmes sont des atouts précieux alliés à la force des « mecs ».

L’évolution des mentalités a facilité leur intégration :


« Chérie, il y a quoi au programme aujourd’hui ?
« Occupe toi du repas, je vais passer le pulvé ! »


Hier, cela aurait choqué, mais en 2035, l’agriculteur accueille sa collaboratrice féminine sans retenue

Des racines… et des hélices

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A la une de la France Agricole - Mars 2035 « Un million de drones vendus au Salon de l’Agriculture »

Les drones connaissent un engouement considérable chez les amateurs d’aéronautique mais surtout dans le milieu professionnel.

Au départ libre, l’utilisation de ces engins volants, véritables concentrés de technologie, a évolué vers une réglementation draconienne au vu des performances dont ils disposent. Une formation pratique avec un instructeur et théorique au sein de la DGAC est maintenant obligatoire.

Les drones sont omniprésents dans le secteur agricole. Ils sont devenus les yeux de l’agriculteur soucieux d’avoir une vue d’ensemble de son parcellaire, de sa propriété, de son troupeau ou de son activité.
La fertilisation ainsi que les traitements connaissent une précision accrue grâce aux systèmes de guidage satellite Agridrone.

Le drone est capable de faire des clichés photographique sur la base de 1 000 hectares à l’heure grâce à sa vitesse de vol (160 km/h). Il remplace les images GPS plus onéreuses.

Les possibilités du drone ne s’arrêtent pas là, les éleveurs peuvent suivre et guider leurs troupeaux en estive grâce à leur montre directement connectée au drone « chien de troupeaux ».
Il est l’appareil qui permet à l’éleveur de dormir sur ses deux oreilles en repoussant les attaques du loup grâce à un système d’artifice très élaboré.
Les céréaliers ne sont pas oubliés avec un drone équipé d’une caméra thermique pour effaroucher les sangliers quelle que soit la culture ou le moment de la journée…