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l'indépendance. Une idée neuve

Aujourd'hui, nombre de lumières et d'idées généreuses s'éteignent, mais heureusement pas en même temps et pas pour tout le monde ! L'indépendance, c'est décider seul du contenu de ses actions, Mieux vaut sans doute être un peu éclairé... C'est le sens même que nous donnons à notre utilité sociale.

Ceux qui sont indépendants savent mieux que personne qu'il s'agit d'un combat. Il n'est pas gagné et faut-il le vouloir. C'est donc une décision à risque. Pour tout le reste vous êtes libres : faire comme tout le monde ou pas...

Gabi : de la pelote à la terre

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Nous avons pu recueillir la vision d’un jeune dont la conception originale de l’utilité sociale conforte l’idée selon laquelle tout n’est pas à évaluer sous l’angle du marchand.

"Je m’appelle Gabi, j’ai 29 ans et habite Ascain. Je vais m’installer en Gaec avec ma mère. Auparavant j’ai quelque peu cherché ma voie.
Fils de joueur de pelote, mon père m’a mis dès ma naissance une pelote dans la main ! L’ambition de faire une carrière dans le sport était née.
C’était sans compter sur mon côté terrien un pied trainant toujours dans l’argile…
La terre… on lui fait produire de la nourriture pas seulement pour des plus values, même si j’espère bien sûr un résultat économique.
Toujours à la recherche de la richesse du contact, je m’oriente vers la vente directe ce qui me permets de dire : voilà, c’est moi qui l’ai produit, goûtez-y, pour la santé et le plaisir !
D’ailleurs le contact a toujours été la devise de la maison familiale. Tout était prétexte à être 10 ou 15 à table.
Depuis des décennies la maison porte cette valeur de partage. Je la respecte reprenant ce flambeau en élevant mes enfants dans cette ambiance. Plus j’avance dans mon projet plus cela devient évident."

Gabi Ibarburu est en cours d’installation, associé avec sa mère, Anne-Marie, dans le Gaec Arrayoa. 4 chambres d’hôtes à la ferme, des brebis laitières, des canards gras cuisinés… un accueil incomparable à Ascain, au pied de la Rhune, à quelques kilomètres de Saint-Jean-de-Luz.

Vivre la passion autrement

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Réapprendre à vivre

Jean-Paul Cerisère, 47 ans, père de 3 filles a créé son entreprise de travaux agricoles, avec pour objectif d’apporter un meilleur service à ses clients.

Passionné par son métier, Jean-Paul s’est toujours battu pour être à la pointe dans tous les domaines. Il a fondé le modèle de son entreprise sur les innovations techniques et organisationnelles et sur les principes d’optimisation des coûts.
C’est en 2003 que tout a changé. Le rachat d’une autre entreprise rend la situation financière difficile. La conséquence est la liquidation de son entreprise fin 2008.
Quant on perd ce à quoi on a consacré toute sa vie, toute son énergie, on s’appuie sur ce qui reste… sa famille, ses enfants. C’est auprès de sa femme que Jean-Paul a trouvé le soutien nécessaire. Le souci du devenir de leurs filles lui a permis de relever la tête et de chercher une issue à ce cercle infernal.
Face à ces difficultés, Jean-Paul s’est appuyé sur les conseils d’un consultant de l’Ader. Pour lui l’Ader, dont il est adhérent actionnaire, était le seul organisme capable de prendre en charge l’ensemble de sa situation et d’être à son écoute.
«En situation critique on se sent seul et on n’est pas en mesure de prendre des décisions objectives», nous dit Jean-Paul. L’intervention du consultant a permis de clarifier la situation et d’entreprendre les démarches auprès de la banque pour défendre les intérêts de son client.
Jean-Paul a su rebondir et s’épanouir dans son travail actuel à la Cuma de Garlin où il s’investit aussi bien dans les techniques agricoles que dans l’organisation. En s’appuyant sur son expérience d’entrepreneur, il essaie de promouvoir le regroupement des agriculteurs comme solution à la fois à la baisse des revenus et à l’isolement du monde agricole.

« Parmi les préoccupations, celles concernant les projets et les volontés d’association...

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« Parmi les préoccupations, celles concernant les projets et les volontés d’association, de même que les sujets relevant d’une connaissance ou d’un savoir faire particulier, juridique, fiscal, social, environnemental pourraient être traités collectivement à la fois à travers une approche thématique et dans une dynamique territoriale…
Les préoccupations relevant d’une inquiétude financière et d’un besoin de planification sont sans doute celles qui hypothèquent le plus l’avenir et la transmission de l’entreprise. Au point même, dans la situation actuelle, que les questions de reprise, d’installation, de succession ne peuvent plus être considérées comme un réflexe naturel qui s’impose. On relativise davantage, on se situe avec plus de hauteur, on diffère ou rationnalise les investissements indispensables, on ne souhaite pas faire peser une incertitude trop grande sur les jeunes générations, on souhaite aussi travailler différemment, prendre un peu de temps pour soi…
Dans de nombreuses situations une sortie de crise est possible sans que les besoins financiers soient hors de portée de l’entreprise. Un retour à l’équilibre peut être envisagé, mais sur des bases qui sont hors des conditions de prêts des organismes financiers. »

In Evaluation du contexte économique et social pour l’Union Européenne et le Conseil Régional - Dossier Pacte Ader 2010

Des confidences... et des gens formidables !

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Yves Sallaberry, consultant à Saint-Palais, oeuvre dans les comptabilités TVA. Ses confidences qu’il nous distille avec tact éclairent les facettes de ce métier riche d’une identité profonde.

Pourrais-tu nous décrire ton métier à l’ADER ?

Bientôt 36 ans que je travaille ici. Au début comme bagage principal j’avais ces gènes de commerçant transmis par mon père, et qui me guident toujours à m’intéresser à autrui. Très jeune j’ai compris la nécessité de provoquer la rencontre et de maintenir le fil de la relation. J’ai foncé dans la vie avec cette force.
Mon travail consiste, pour les adhérents que j’accompagne, à établir leurs balances TVA – fluidifier si besoin les relations avec l’Administration fiscale.
Mais privilège du temps, j’en suis à la 3ème génération dans certaines familles…

Qu’est-ce qui se vit avec les gens ?

Par le fait du temps et tout l’intérêt personnel que j’y attache, nous avons tissé des relations que je nommerai «intimités de voisinage». N’oublions pas qu’au départ la situation est professionnelle.
Cependant je gratifie chacun par l’identité qu’il veut se forger. Du Monsieur, Madame, du prénom, d’un gentil diminutif, et pourquoi pas du nom de la maison si le quartier le distingue ainsi.
Cheminant ainsi avec toute la pudeur de mise, des confidences d’une profondeur et d’un intimisme inimaginables m’ont été révélées. Pas sûr que les familles connaissent de tels secrets que je garde pour moi bien sûr. À croire que les gens n’ont plus grand monde à qui se confier. Alors j’écoute, bienveillant en restant à ma place. Ainsi je peux les accompagner dans leurs réflexions et les aider à trouver des solutions ou du moins des réponses pour aller plus loin.

Et l’utilité sociale ?

Le prétexte de la rencontre est un échange de papiers plus ou moins rangés. Acte anodin et faussement simple. Une fois la cotisation annuelle acquittée et tout cela étudié, la véritable partie peut se jouer... le dialogue s’engage.
Je crois offrir un miroir où chacun est valorisé de la même façon, humainement et non selon le poids économique dans le quartier, le village. Malheureusement dans la vie ce n’est pas le cas. Au contraire les gens sont évalués, classés, et ce plus qu’on ne le croit en campagne ! Parmi les adhérents que j’accompagne, une poignée joue cette course à la puissance du tracteur, au nombre de litres de lait par vache ou par brebis… les autres n’en sont pas pour autant des sous-paysans, bien au contraire !
D’ailleurs, j’entends dans les contrées que l’on a besoin de tous pour faire vivre les territoires…
Voilà 36 ans que je vis tout cela au quotidien avec des gens formidables.


De l’évolution des rôles sociaux et des valeurs dans les exploitations familiales

« …A la lecture du contexte économique et social 2009-2010 ainsi que des rencontres que nous avons suscitées, d’autres hypothèses à caractère sociologique doivent orienter notre Pacte. Nous resterons prudents sur les remarques qui suivent et qui seront vérifiées par un travail méthodologique
plus approfondi.

Tout d’abord, il semble que les actions de redynamisation collective et d’engagement que nous souhaitons installer afin de renforcer le rôle et les missions de l’Ader doivent s’inscrire avant tout dans une démarche micro territoriale… En effet, la plupart des inquiétudes soulevées par les agriculteurs sont en quelque sorte rapatriées au local, et lorsqu’il s’agit d’engager une réflexion, une ouverture, un accompagnement, c’est « ici et maintenant » que ces actions sont envisagées. On peut voir là une réponse qui se construit sur l’affirmation d’une liberté locale et d’une identité singulière face aux excès d’encadrement et de planification dont on ne voit plus très bien en quoi ils ont pu contribuer localement à une amélioration des conditions de vie, d’échanges, de travail et de revenus…

La seconde remarque concerne l’évolution des rôles sociaux et des valeurs à l’intérieur des exploitations familiales. L’économie rattachée à l’agriculture
a des spécificités que l’on reconnaît notamment au regard des liens de dépendance rattachés aux questions de transmission et de solidarité familiale.
L’exploitation a pu fonctionner sur un schéma de groupe familial étendu selon les alliances et les besoins à un réseau de coproduction quotidienne dans lequel les rôles étaient à peu près stables et les finalités non questionnées. Quelques discussions étaient les bienvenues, mais les décisions étaient
prises par le responsable d’exploitation, chef d’entreprise et chef de famille…

Ce déplacement des rôles pourrait s’accélérer avec la crise et les difficultés des jeunes exploitants, et avoir des conséquences sur les successions, les investissements, la cohabitation avec les générations. Les attitudes pourraient se faire plus attentistes et les transmissions différées ou abandonnées avec un repli patrimonial accéléré par le foncier. Si cette lecture se confirme les phénomènes de concentration iront en s’accélérant avec des conséquences économiques et territoriales qu’il est difficile de prévoir.»

In Evaluation du contexte économique et social pour l’Union Européenne et le Conseil Régional
Dossier Pacte Ader 2010