La dette et l'entreprise

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La dette fait partie intégrante de l’entreprise. Elle est à la fois un moyen de développement au travers des possibilités de financement qu’elle offre (investissements, stock, fonds de roulement, recherche et développement…) et un danger pour les entreprises qui ne parviendraient pas à maîtriser leur taux d’endettement.

Chez de nombreux dirigeants, le montant de la dette ou le taux d’endettement représente souvent un choix cornélien.

Les entreprises font souvent appel à la dette pour financer leurs opérations stratégiques lorsqu’elles ne disposent pas de suffisamment de capitaux disponibles ou plus simplement comme outil de gestion financière. Dans ce cas, on distingue souvent les dettes selon leur niveau d’exigibilité : les dettes court terme qui servent à financer le cycle opérationnel appelé aussi « besoin en fonds de roulement ». Les dettes à moyen et long terme pour financer les investissements.

On entend par « dette » les emprunts auprès des partenaires bancaires, mais aussi l’ensemble des dettes que l’entreprise sera amenée à rembourser dans le cadre de son activité : Dettes d’exploitation à court terme (crédits fournisseurs), Comptes courants d’associés (dettes aux associés), Dettes bancaires à court terme (prêts court terme, ouvertures de crédit, billets de trésorerie…), Dettes à long et moyen terme (emprunts de plus d’un an).

Pour connaître la situation financière d’une entreprise on étudie sa structure financière c’est-à-dire la répartition entre les dettes et les capitaux propres au passif du bilan. Pour cela, il faut calculer des ratios et des taux d’endettement qui permettent de comparer l’entreprise à d’autres entreprises similaires (secteur d’activité, taille, ancienneté…). L’analyste financier qui souhaite se faire une idée sur la santé de l’entreprise doit juger de l’équilibre entre l’endettement et les capitaux propres ; car l’endettement n’est, à la base, pas néfaste puisqu’il permet à l’entreprise de se développer. C’est l’excès d’endettement ou de surendettement qui pose problème. Lorsqu’une entreprise dispose d’opportunités (nouveaux marchés, nouveaux chantiers, lancement de produit…) elle peut recourir au financement de son développement par la dette. Si le taux de rendement de l’investissement est supérieur au coût de l’endettement, celui-ci permet d’augmenter les revenus d’exploitation et donc le rendement des capitaux propres, c’est ce que l’on appelle « l’effet de levier ».

L’enjeu majeur ne se situe pas dans la qualité du projet, même s’il paraît être une excellente affaire, mais sur la justesse et la pertinence du prévisionnel financier. L’endettement augmente la rentabilité des capitaux propres lorsque l’activité induite est « porteuse ». Si, au contraire, le prévisionnel a été surévalué et que l’activité est plus faible que prévue, le niveau de cette dette dégrade alors la performance des capitaux propres.

Il est évident que l’effet de levier a ses limites. Le niveau de risque apporte une limite qui s’apprécie différemment selon la nature des dossiers. Les ratios financiers apportent des informations qui permettent aux partenaires financiers d’évaluer le risque et de se prononcer par rapport au dossier. Pour réduire le risque il faut le répartir en modifiant la durée et/ou la rémunération de la dette, en réduisant l’exposition au risque par des systèmes de garanties (cautions, fonds de garantie…).

Il n’existe pas de règle quant au niveau d’endettement acceptable qui est différent pour chaque dossier et chaque secteur.

Lors d’une création d’entreprise, les financiers misent d’avantage sur la personne que sur le projet.

D’une manière générale, lors d’une création, les banquiers demandent une participation du créateur pour environ un tiers du financement ; pour les autres types de projets, il est beaucoup plus difficile de se prononcer.