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"Un débat télé d'une violence inouïe"

Tel est le point de vue de l'historienne des médias, Isabelle VEYRAT-MASSON qui y ajoute les commentaires suivants : "La télévision a révélé la brutalité de Marine LE PEN, la sauvagerie de l'extrême droite française... La violence lexicale de Marine LE PEN rappelait celle des années 30... E. MACRON a montré sa capacité non seulement à ne pas craquer mais aussi à répliquer et à montrer les contradictions criantes de son adversaire sans cesse obligée de recourir à la lecture de dossiers qu'elle ne connaissait pas, de toute évidence... La campagne a été de part en part un spectacle télévisuel pour le meilleur et pour le pire".

A-T-ON VRAIMENT BESOIN D'UN GOUVERNEMENT ?

Selon F.O. GIESBERT, "Cette question est une piste que devrait explorer E. MARCON" parce qu'il y a des leçons à tirer des expériences espagnole, belge, néerlandaise. "Quand l'Etat se délite... les choses vont mieux comme l'avaient prédit certains philosophes anarchistes. En effet la vacance du pouvoir est un bienfait pour l'économie. Aux Pays-Bas, qui n'ont pas de gouvernement depuis le 15 mars, la croissance est passée à 1,5% au dernier trimestre, le meilleur score depuis 9 ans. Du fond de son cercueil Milton FRIEDMAN, pape du libéralisme, doit faire des gorges chaudes. La preuve est en effet faite que trop de gouvernement est une moins bonne solution que pas de gouvernement du tout".

CREPU détermine MACRON (toujours dans la NRF)

« Il y a chez le jeune Président MACRON quelque chose d’un Bonaparte postmoderne. Et même post-post … Emmanuel MACRON a été ce ludion que personne n’attendait sérieusement. C’est une aventure de caractère bonapartien ». Son histoire est « une histoire un peu provinciale qui n’aurait pas déplu à F. NOURRISSIER qui fût l’auteur d’une « Histoire française » où MACRON aurait pu avoir un rôle à jouer, le sien. L’histoire d’un jeune homme seul. »

Daniel COHN-BENDIT bienveillant avec MACRON

Il a notamment déclaré sur France-Info "qu'il faut qu'il muscle son histoire, l'histoire qu'il nous raconte, la vision qu'il a pour la France, pour l'Europe". D. COHN-BENDIT juge qu'E. MACRON est surtout en meilleure position pour faire face à Nicolas SARKOZY si ce dernier gagne la primaire à droite... "Il est à touche-touche avec SARKOZY au premier tour".  

De quoi MACRON est-il le nom ?

"D'une poupée gonflable du capital" selon Michel ONFRAY, de la "servitude maastrichtienne" (E. TODD), du "progressisme béat" (Alain FINKIELKRAUT), du "couron-nement de l'Amérique" (Régis DEBRAY). Selon le philoso-phe Marcel GAUCHET, le nouveau Président de la République est "le premier vrai libéral". Mais en France, "pays de l'antilibéralisme spontané" selon la formule du politologue Egra SULEIMAN, l'étiquette demeure infamante.

E. MACRON selon le philosophe M. GAUCHER

"C'est un de ces hommes politiques qui se nourrissent d'une situation, d'une conjoncture bien plus qu'ils ne la créent... Il réussit à allier l'atout d'une extrême jeunesse avec une posture gaullienne... Il ne s'inscrit dans aucune tradition politique... Il se nourrit du sectarisme des autres... En l'état actuel des choses MACRON serait plutôt un Jean LECANUET qui aurait coiffé le képi du Général... MACRON a pour lui la pente libérale du monde mais qu'a-t-il à dire sur la stratégie, la diplomatie ?".

Edouard PHILIPPE fait "du MACRON pas du JUPPE"

Dans une interview au Monde du 16 mai, le Premier Ministre s’explique : « Notre pays est aujourd’hui jugé comme ayant une économie plus attractive, c’est un fait … je viens de la droite. Mais je ne me pose plus cette question et les français ne me la posent pas non plus … Il n’y aura pas de privatisation de la SNCF, d’autre part le gouvernement ne reviendra pas sur l’ouverture à la concurrence, la transformation de l’entreprise et la fin du recrutement au statut ». Il y a aussi l’utilité d’une réflexion sur la grève : « on peut s’interroger pour savoir si, dans le secteur public, le bon usage de la grève est d’avoir l’impact le plus pénalisant pour les usagers ». Quant à la recomposition politique « elle est encore en cours et les Européennes vont continuer à la traduire ».

ENTRETIEN MACRON suite

"La morale, elle ne se décrète pas par des lois, elle se tient dans la société et dans le comportement de chaque individu. Cette morale ne doit pas être l'apanage du monde politique, elle doit également être dans le champ patronal, syndical, journalistique... Il faut en finir avec notre imposture de ces dernières années : celle d'un pays dur avec les faibles mais qui se gargarise d'égalité et de fraternité, d'un pays corseté par les règles et les rentes qui se croit un pays de liberté, d'un pays inégalitaire mais qui ne fait pas sa place au mérite, d'un pays inefficace et injuste parce que l'esprit républicain c'est de donner aux gens selon leurs mérites l'opportunité de gravir les échelons dans la société... La France doit redevenir une grande puissance... Elle a tout pour réussir".  

Extraits du "GRAND ENTRETIEN" du Président MACRON au Point

"Quant on arrive au pouvoir on ne fait pas les choses en cent jours... Les cents premiers jours qui se sont écoulés sont les plus denses qui ont suivi une élection présidentielle... Nous sommes en train de payer le prix de cette bêtise collective qui consiste à croire en la fin de l'Histoire, alors qu'elle nous revient en plein visage... Pour affronter l'avenir nous devons renouer avec l'héroïsme politique propre au monde républicain, retrouver le sens du récit historique". 

L'éditorial de Michel CREPU dans le numéro 630 de la NRF

« Le Général avait pris congé de la patrie depuis 69, on venait de tuer le père comme dans les campagnes on tuait le cochon. Non pas un crime ni une révolution, un rite simplement ». Ce qu’on appelle « Mai 68 » fut ce jour « où l’on va tuer le cochon … après quoi tout rentrera dans l’ordre … CLAVEL y avait vu un signe de l’Esprit. Il avait bien le droit … sa prophétie connectait une onde sismique, sillage de foudre au travers de la vieille France qui en avait vu d’autres ». Quant à la question du romanesque en politique, CREPU, avant d’interviewer le Président MACRON, en donne la définition suivante « c’est le jeu des passions retrouvé après la malédiction totalitaire et l’atonie post-totalitaire ».

L'offensive contre la démocratie

C’est celle qu’analyse le journalise Michel ELTCHANINOFF, précisant : « Cette offensive se déploie dans les plus grands ou les plus peuplés des pays du globe … le penseur de l’actuel régime russe est Ivan ILINE (1883-1954) qui insiste beaucoup sur la nécessaire union organique entre un leader et son peuple. Le besoin d’une incarnation ». Pour cet observateur, E. MACRON veut « rester ferme sur les principes démocrati-ques, mais aussi veut réenchanter la politique avec une réaffirmation de la figure du chef des héros, du leader ».

LA FIN DU PRESIDENTIALISME

Pour l'historien Patrick WEIL "M. MACRON sera élu non pas à cause de son programme, mais parfois malgré lui, par la mobilisation majoritaire de tous ceux qui veulent sauver la République et la démocratie. Victorieux, il sera cependant un Président sans mandat, juste chargé de faire respecter les institutions". Et de rappeler la lettre de la Constitution de la Vème République "faisant d'elle" avant tout une "République parlementaire". Et d'en appeler à une nouvelle lecture plus démocratique de la Vème République. Et d'annoncer (respect des articles 5, 20 et 21) que "M. MACRON présidera la République mais il ne gouvernera pas la France ; ce sera le rôle du gouvernement issu de la majorité d'Assemblée Nationale... La lecture présidentialiste de la Vème République, dont une majorité de français ne veut plus, aura vécu".

La profession de notaire s'ouvre

Du fait des barrières à l'entrée de la profession jusqu'à la libéralisation de la loi MACRON, on compte aujourd'hui 9800 professionnels en incluant ceux qui ont le statut de salarié alors que la profession s'était engagée à atteindre la barre des 12000 en 2015. 273 zones d'installation libre sur un total de 307 zones ont été mises en place. Au total 1650 notaires libéraux devraient pouvoir s'installer d'ici à 2018 dans ces zones. L'arrêté du 20 septembre fixe à 1002 le nombre d'offices susceptibles d'être créés la première année. L'opportunité de s'installer pour les jeunes diplômés et les salariés est désormais une réalité. Voilà une ouverture pour une profession jusque là verrouillée. Trois semaines après sa démission, Emmanuel MACRON remporte une dernière victoire !

LE POPULISME ECONOMIQUE SELON LE PRIX NOBEL, JEAN TIROLE

Le populisme économique selon le Prix Nobel, Jean TIROLE serait "calamiteux pour la France". Il écrit notamment : "Marine LE PEN ne manque pas de condamner le libéra-lisme d'E. MACRON. Elle oublie que le libéralisme n'est pas le laisser-faire, que l'ouverture des marchés ne signifie pas l'absence de régulation pour en éliminer les défaillances, qu'un Etat hyper-trophié n'est pas synonyme de protection sociale et de service public et que, au contraire, à terme, il les menace. Une France hors d'Europe n'existerait plus dans les négociations internationales... Le choix du populisme et du repli sur soi serait létal pour la France. Evitons-le".

Le voyage de Madame LE PEN au Liban

Elle effectue un déplacement les 20 et 21 février là où le FN dispose de nombreux relais dans la communauté chrétienne, des contacts hérités de la guerre civile (1975-1990). D'autres candidats pourraient se rendre au Liban : MELENCHON, HAMON qui s'y était déjà rendu en 2015 dans le cadre d'une mission parlementaire. E. MACRON était venu fin janvier.

MACROIN, l'Europe au café

Le 26 septembre dernier, le Président MACRON a exalté, dans son discours à la Sorbonne "L'Europe des cafés", hommage ainsi rendu au philosophe George STEINER qui a ainsi défini la "notion d'Europe". Il distingue cinq axiomes : 1/ Le paysage à l'échelle humaine, accessible ; 2/ Les rues et places portant des noms d'hommes d'Etat, de savants, d'artistes ; 3/ Notre double filiation avec Athènes et Jérusalem ; 4/ Cette appréhension d'un chapitre terminal de ce fameux coucher de soleil hégélien ; 5/ Le café, ancrage de l'identité européenne. Le café c'est le club de l'esprit. Selon STEINER, il faut affermir certaines "audaces de l'âme" face à l'américanisation de la planète.  

MACRON : une OPA sémantique

Cécile ALDUY a publié « les politiques pris aux mots » souligne que « la sémantique, version MARCON, c’est la négation des principes même de différence inhérent à la langue ; sa rhétorique va dans le sens de celui qui parle toutes les langues, celle des managers et celle de l’Académie, l’anglais des affaires et le potron minet des grands-mères … il y a une certaine « hubris » à se vouloir le tout de la langue à soi seul … MACRON se veut démiurge … c’est le narrateur de son propre geste ; acteur, metteur en scène, théoricien, il incarne tous les rôles, seul face à lui-même. Tout tourne autour de son verbe qui est action : « Je fais ce que j’ai dit » … Un enseignement politique n’est pas un monologue.

Macron et le Romanesque

Y a-t-il dans la politique quelque chose de romanesque ? C’est la question que pose « La Nouvelle Revue Française (NRF) dans son numéro de mai. Le rédacteur en chef, Michel CREPU, et l’avocat et écrivain, A. DUVAL-STELLA, ont pour cela interrogé E. MACRON sur son rapport à la littérature. Extraits des propos du Chef de l’Etat porté sur un certain nombre d’auteurs parmi lesquels COLETTE, GIONO, GIDE, CAMUS, PROUST, CELINE, GIRAUDOUX : « Les français sont malheureux quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante ». « Il y a toujours deux choses au sein d’un pays, deux dimensions qui ne se confondent pas : l’exercice du pouvoir et l’incarnation d’un pays … J’assume totalement la verticalité du pouvoir qui croise l’horizontalité de l’action politique … Mai 68, ce fût un moment. Il est passé. Nous sommes dans une autre configuration … Ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire que nous vivons en Europe redevient tragique … Il y a beaucoup à réinventer. »

MACRON par lui-même ; extraits d'entretiens de MACRON

« L’état garde son rôle fondamental avec ses structures protégeant les individus. Je crois qu’il a un rôle plus grand à jouer pour apporter les sécurités universelles dans un monde qui change … Il faut moins d’Etat dans la société, dans l’économie … Dans la vie économique l’Etat norme trop …
Nous vivons un moment de tâtonnement démocratique … La nation française s’est construite dans et par l’Etat. La société s’est ensuite émancipée. Un des grands apports de la deuxième gauche est d’avoir reconnu l’économie du social ».

MACRON, le point de vue de Michel ONFRAY

"Sa visibilité médiatique est d'autant plus grande qu'est petite sa visibilité doctrinale. MACRON est en réalité l'autre nom de l'ubérisation de la société. Celle qu'il a mise en œuvre lorsqu'il était ministre et qui représente la fin de l'Etat-Providence. Celle où n'importe qui peut devenir n'importe quoi... Je doute que MACRON soit un facteur de progrès véritable... Emmanuel MACRON c'est mon image, ma vie, mon œuvre, mes couvertures de Paris-Match".